Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/172

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l’autre lui répondaient en termes brefs, comme des hommes qui reçoivent des ordres.

Cela me fit comprendre qu’ils allaient revenir, et je prévins Alan.

— Nous ne pouvons rien demander de mieux, dit-il. À moins que nous n’arrivions à les dégoûter pour de bon et à en finir, il n’y aura de sommeil ni pour vous ni pour moi. Mais cette fois, faites attention, ce sera sérieux de leur côté.

Pendant ce temps, mes pistolets étaient prêts, et je n’avais plus qu’à écouter et à attendre.

Tant qu’avait duré l’engagement, je n’avais pas le loisir de me demander si j’avais eu peur, mais maintenant que le silence était revenu, mon esprit ne poursuivait pas d’autre idée.

La pensée d’épées tranchantes et du froid de l’acier me dominait fortement, et quand je commençai à entendre des pas furtifs et le froufrou des habits des hommes contre les parois de la dunette et que je compris qu’ils prenaient leurs places dans les ténèbres, je crois que j’aurais été sur le point de crier grâce.

Tout cela se passait du côté d’Alan, et je croyais déjà que j’avais fini de jouer mon rôle dans la bataille quand j’entendis quelqu’un descendre avec précaution sur le toit au-dessus de moi.

Alors se fit entendre un seul coup de clairon de mer ; c’était le signal.

Une masse d’hommes s’élança coutelas en main contre la porte ; en même temps la vitre de la lucarne vola en mille morceaux ; un homme passa par l’ouverture et sauta sur le sol.

Avant qu’il se fût remis debout, j’avais appuyé un pistolet sur son dos, et j’aurais pu tirer, à ce moment, mais à son contact, au contact de cet homme plein