Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/262

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sonnes allaient et venaient d’un pas précipité, portant chacune un tison flambant.

— James doit avoir la tête sens dessus dessous, dit Alan. Si c’étaient, au lieu de vous et moi, les soldats qui viennent, cela ferait un beau remue-ménage. Mais je suis certain qu’il a une sentinelle sur la porte, et il sait bien que jamais des soldats ne découvriront le chemin que nous avons suivi.

Sur ces mots, il lança trois coups de sifflet d’une façon particulière.

Ce fut chose étrange que de voir, au premier signal, toutes les torches en mouvement s’arrêter soudain, comme si ceux qui les portaient étaient alarmés, et au troisième signal, l’agitation recommença de plus belle.

Ayant ainsi rassuré ces gens, nous descendîmes le tertre et fûmes reçus à l’entrée de la cour (car cette habitation avait l’aspect d’une bonne ferme) par un grand et bel homme de plus de cinquante ans, qui s’adressa en langue gaélique à Alan.

— James Stewart, dit celui-ci, je vous prie de parler écossais, car le jeune gentleman que voici ne connaît pas un mot de l’autre langue… Le voici, reprit-il, en passant son bras sous le mien. C’est un gentleman des Basses-Terres et même un laird dans son pays, mais je pense que dans son intérêt il est préférable de ne pas prononcer son nom.

James des Vaux se tourna vers moi un instant et me salua d’une façon assez courtoise. Puis il s’adressa de nouveau à Alan.

— Ça été un terrible accident, s’écria-t-il, cela attirera des malheurs sur le pays.

Et il se tordit les mains.

— Bah, l’ami, il faut avaler ce qui est amer avec ce