Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/309

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Il ne tarda pas à y mourir, et il est singulier qu’on puisse se dire qu’il regretta sa Cage sur le Ben-Alder.

Quand nous arrivâmes à la porte, il était assis à côté de la roche qui lui servait de cheminée, et il surveillait la cuisine que faisait un valet.

Il était vêtu d’une façon plus que simple, coiffé d’un bonnet de tricot enfoncé jusque par-dessus les oreilles et fumait une sale pipe de terre.

Et avec tout cela, il avait des façons royales, et ce fut un vrai spectacle que de le voir quitter sa place pour nous souhaiter la bienvenue.

— Eh bien, monsieur Stewart, donnez-vous la peine d’entrer, dit-il, et faites entrer votre ami dont je ne connais pas le nom.

— Et vous, comment vous portez-vous, Cluny ? demanda Alan ; j’espère que cela va bien ? Et je suis fier de vous voir et de vous présenter mon ami, le laird de Shaws, M. David Balfour.

Alan ne faisait jamais allusion à mon domaine sans une nuance d’ironie quand nous étions en tête-à-tête ; mais devant des étrangers, il appuya sur les mots comme l’eût fait un héraut.

— Entrez tous deux, gentlemen, dit Cluny. Je vous prie d’agréer mon accueil dans ma maison qui n’est pas ordinaire. C’est même un logis assez primitif, d’après certaines gens, mais c’est un logis où j’ai donné l’hospitalité à un personnage royal. Monsieur Stewart, vous connaissez sans aucun doute le personnage auquel je fais allusion.

Nous viderons un verre à notre bonne chance, et aussitôt que mon manchot que voici aura fini de préparer ses grillades, nous dînerons, puis nous nous essaierons aux cartes, ainsi qu’il convient à des gentilshommes.