Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/385

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gard. Méfiez-vous de votre espingole, ce sont des armes dangereuses qui vous éclatent dans les mains.

— Qui est-ce qui vous amène ? Qui êtes-vous, demanda mon oncle d’un ton colère.

— Je ne suis pas du tout disposé à crier mon nom dans l’espace, dit Alan.

Quant à ce qui m’amène, c’est une autre affaire, qui vous intéresse plus que moi, et si vous êtes sûr que vous la trouverez à votre goût, je vais la mettre en musique et vous la chanter.

— Et qu’est-ce ? interrogea mon oncle.

— David, répondit Alan.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda mon oncle dont la voix se modifia étrangement.

— Faut-il que je vous dise le nom tout au long, alors ? dit Alan.

Il y eut un silence, puis :

— Je crois que je ferai mieux de vous introduire, fit mon oncle avec hésitation.

— Je le crois aussi, répondit Alan ; mais il y a une autre question : voudrai-je entrer ?

Je préfère vous dire ce que je pense.

Eh bien, je pense que c’est sur le seuil de cette maison que nous devons causer de cette affaire, là ou nulle part, vous entendez.

D’ailleurs, je vous apprendrai que je suis aussi entêté que vous, et que je suis un gentilhomme d’une meilleure famille.

Ce changement de ton déconcerta Ebenezer.

Il lui fallut quelques instants pour le digérer.

Puis il reprit :

— Bon, bon, s’il le faut, nous en passerons par là.

Et il ferma la fenêtre.

Mais il lui fallut longtemps pour descendre l’escalier