Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/394

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Mais moi qui avais couché à la belle étoile, dans la boue et sur des pierres, tant de jours et tant de nuits, si souvent le ventre vide, cette amélioration si grande dans mon sort me rendait plus faible qu’aucune des aventures fâcheuses d’autrefois n’avait pu le faire, et je restai éveillé jusqu’à l’aurore, contemplant le feu et faisant des projets d’avenir.


CHAPITRE XXX

ADIEU


Pour moi, j’étais arrivé au port, mais j’avais toujours sur les bras Alan auquel je devais tant.

De plus, je sentais comme un poids très lourd peser sur moi l’affaire du meurtre et celle de James des Vaux.

Le lendemain, je me soulageai de tout cela par un aveu à M. Rankeillor. Je lui dis tout, en nous promenant vers six heures du matin, devant la maison des Shaws, d’où je n’avais vue que sur des champs et des bois appartenant à mes ancêtres et devenus ma propriété.

Même en m’entretenant de ces graves sujets, je promenais mes yeux satisfaits sur ce panorama, et mon cœur bondissait d’orgueil.

Quant à mes obligations si claires envers mon ami, le légiste n’y faisait aucune objection. Je devais l’aider à n’importe quel prix à quitter le pays.

En ce qui concerne James, il fut d’un autre avis.

— M. Thomson, dit-il, c’est une affaire, et le parent