Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

épousa Fanny Van de Grift dans la maison du docteur Scott, en présence des témoins strictement indispensables.

Ce mariage, si impatiemment désiré, assura son bonheur. Les amis ont toujours vu dans Mme  Stevenson, rapporte M. Colvin, « un caractère aussi ferme, aussi attrayant, aussi romanesque que le sien, une compagne toujours prête à partager ses pensées, à le suivre en toutes ses aventures, l’amie la plus sincère parmi tous les amis qu’il avait, le critique de ses œuvres le plus perspicace et le plus stimulant, et quand il était malade, malgré sa santé précaire, la garde la plus dévouée et la plus efficace ».

Stevenson ne l’a jamais vue autrement. Dans ses Chants du voyage, il l’a peinte dans les strophes suivantes :


Fidèle, brune, vive, sincère,
Avec des yeux d’or où perle la rosée des buissons,
Franche comme l’acier, droite comme une lame,
Le grand Artiste
Fit ainsi ma compagne.
Honneur, colère, vaillance, flamme,
Amour qu’une existence ne saurait lasser,
Que la mort ne saurait éteindre, que le mal ne peut agiter,
Le puissant Maître
Lui donna tout cela.
Savante, tendre, camarade, épouse,
Compagne fidèle de voyage à travers la vie,
Cœur débordant, âme libre,
L’Auguste Père me la donna telle[1].

  1. Chants de voyage, XXVI.