Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/54

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faire les honneurs du pays. En mai, il prit froid, mais on n’attacha pas d’importance à son malaise. Soudain la situation devint grave. Le médecin invita Mme Stevenson à appeler auprès d’elle quelque membre de sa famille. Mowbray accourut et l’aida à soigner Louis et à le ramener à Hyères. Il s’y traîna tout l’hiver, passant d’une hémorragie à une ophthalmie, qui le laissa aveugle quelques semaines. C’est pendant ce temps que, pour le distraire, Mme Stevenson se mit à lui conter les récits qu’ils ont plus tard employés dans Le Dynamiteur. M. Stevenson père était trop malade pour qu’on pût recourir à lui. Baxter et Henley envoyèrent leur médecin à Hyères et quelques jours après, Mme Stevenson écrivait à sa belle-mère :


Le docteur dit : « Faites-le vivre jusqu’à quarante ans, et alors, quoiqu’il reste prêt à prendre son vol, il pourra vivre jusqu’à quatre-vingt-six ans. » — Mais entre son âge actuel et quarante ans, il faut qu’il vive en quelque sorte comme s’il marchait sur des œufs, et pendant les deux ans qui suivront, il devra s’assujettir à l’existence d’un malade, si bien portant qu’il se sente. Il faut qu’il soit parfaitement tranquille, qu’il n’ait de souci à propos de quoi que ce soit, qu’il n’éprouve ni heurts ni surprises, pas même de surprises agréables, qu’il ne mange pas trop, ne boive pas trop, ne rie pas trop ; il pourra écrire un peu, mais pas trop ; qu’il cause très peu, et qu’il ne marche qu’autant que cela lui sera indispensable.


Stevenson hésita alors à retourner à Davos ; puis, il se décida, après une saison à Royat, à partir pour Londres où on allait jouer son drame Deacon