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III


Telle qu’elle est, je ne saurais trop le redire, l’esquisse posthume de Weir of Hermiston constitue pour nous un document littéraire d’un intérêt capital. L’auteur nous y donne la mesure complète des ressources, et des limites aussi, de son talent créateur. Nous y voyons clairement, par exemple, que malgré tout son effort et sa meilleure volonté, il ne serait jamais parvenu à bien composer un roman, ni à fixer sur un sujet unique l’incessante mobilité de sa fantaisie. Les quatre frères noirs tiennent autant de place, dans son livre, que le vieux juge et son fils : interrompant, au grand dommage de l’unité du récit, une action dramatique où ils n’avaient rien à faire. Christine elle-même, l’héroïne, est quelque peu banale, comme d’ailleurs la plupart des jeunes filles dans les romans de Stevenson : Mais avec quelle force il a dessiné, en revanche, la tra-