Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/83

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encapuchonné, des splendeurs et des crimes, des velours et des armures brillantes d’autrefois ; puis il abandonna ces images avec un cri de douleur. Il alla porter ses lamentations jusqu’au Marais du Chasseur, mais le ciel était sombre pour lui et l’herbe des champs l’offensait. « Et c’est mon père, disait-il. Je tiens ma vie de lui ; ma chair est la sienne, le pain que je mange est le prix de ces horreurs ! » Il se souvint de sa mère et appuya son front sur le sol. Il pensait à fuir, mais où pouvait-il fuir ? Vers une autre existence, mais en était-il digne d’être vécue dans ce repaire d’animaux sauvages et méchants ?

La période qui précéda l’exécution ressembla à un cauchemar. Il rencontrait son père, il ne voulait pas le regarder, il ne pouvait pas lui parler. Il lui semblait qu’aucune créature vivante ne devait tarder à connaître cette aversion tou-