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XX

L’ambassade de Silver

En effet, juste au-delà du retranchement, il y avait deux hommes : l’un agitait une étoffe blanche, l’autre, rien moins que Silver lui-même, se tenait paisiblement à son côté.

Il était encore très tôt, et il faisait ce matin-là plus froid que je ne l’ai jamais éprouvé dans ce voyage. On frissonnait, transi jusqu’aux moelles. Le ciel s’étalait clair et sans nuage, et le soleil rosissait les cimes des arbres. Mais l’endroit où se trouvait Silver et son acolyte était encore dans l’ombre, et ils enfonçaient jusqu’aux genoux dans un brouillard épais et blanc qui était monté du marigot pendant la nuit. Ce froid et ce brouillard pris ensemble donnaient de l’île une piètre opinion. C’était évidemment un endroit humide, fiévreux et malsain.

— Restez à l’intérieur, mes amis, ordonna le capitaine. Dix contre un que c’est une ruse !

Puis, hélant le flibustier :

— Qui vive ? Halte-là, ou l’on fait feu !

— Pavillon parlementaire ! cria Silver.

Le capitaine était sous le vestibule, se défilant