Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/156

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passage sonore, et, de nouveau, les rats s’enfuirent par bandes.

Dick reconnut sa position. Le brusque tournant lui donnait l’avantage. Il pouvait ainsi tirer en sûreté à l’abri du mur. Mais il était clair que la lumière était trop près de lui, et courant un peu en avant, il posa la lampe par terre au milieu du passage, et revint à l’affût.

Bientôt, au bout du passage, parut Bennet. Il semblait être seul et portait à la main une torche allumée qui le rendait plus facile à viser.

— Arrêtez, Bennet ! cria Dick. Un pas de plus, et vous êtes mort.

— Vous êtes donc là, répliqua Hatch, fixant l’obscurité. Je ne vous vois pas. Ah ! vous avez prudemment agi, Dick ; vous avez mis votre lampe devant vous. Par ma foi, quoique ce soit fait pour viser mon pauvre corps, je me réjouis de voir que vous avez profité de mes leçons ! Et, à présent, que faites-vous ? Que cherchez-vous là ? Pourquoi voulez-vous tirer sur un vieil et bon ami ? Et avez-vous la jeune dame avec vous ?

— Non, Bennet, c’est moi qui dois questionner, et vous, répondre, répliqua Dick. Pourquoi suis-je en danger de mort ? Pourquoi ces hommes viennent-ils secrètement pour me frapper dans mon lit ? Pourquoi me faut-il fuir dans la forteresse de mon propre tuteur et loin des amis avec lesquels j’ai vécu et à qui je n’ai jamais fait de mal ?