Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/167

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jours évanoui, confortablement installé sur ses épaules.

Le soleil se leva comme il sortait de la lisière du bois et voyait le hameau de Tunstall, aux maisons éparpillées sur la colline opposée. Tout semblait tranquille, mais un fort poste d’une dizaine d’archers était tout près du pont de chaque côté de la route, et, aussitôt qu’ils aperçurent Lawless avec son fardeau, ils commencèrent à s’agiter et à bander leurs arcs comme de vigilantes sentinelles.

— Qui va là ? cria celui qui commandait.

— Will Lawless, par la croix… vous me connaissez aussi bien que votre propre main, répliqua l’outlaw avec mépris.

— Donnez le mot d’ordre, Lawless, répliqua l’autre.

— À présent, que le ciel t’éclaire, grand idiot, répliqua Lawless. Ne te l’ai-je pas dit moi-même ? Mais vous avez cette folie de jouer aux soldats. Quand je suis dans la forêt, donnez-moi des manières de forêt, et mon mot pour aujourd’hui, c’est : au diable cette contrefaçon soldatesque !

— Lawless, vous donnez un mauvais exemple, donnez-nous le mot d’ordre, mauvais plaisant, dit le commandant du poste.

— Et si je l’avais oublié ? demanda Lawless.

— Si vous l’aviez oublié… comme je sais que vous ne l’avez pas fait… par la messe ! je ficherais