Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/18

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le plancher par égard pour le matelas et cherchèrent à arranger ses membres et à les étendre aussi bien que possible.

La maison d’Appleyard était propre et nue. Il y avait un lit avec un couvre-pieds bleu, une armoire, un grand coffre, deux escabeaux, une table dans le coin de la cheminée, et, pendues au mur, les armes du vieux soldat. Hatch se mit à regarder curieusement autour de lui.

— Nick avait de l’argent, dit-il. Il peut avoir une soixantaine de livres de côté. Je voudrais bien mettre la main dessus. Quand vous perdez un vieil ami, maître Richard, la meilleure consolation est d’hériter de lui. Voyez ce coffre, je parierais gros qu’il y a là-dedans un boisseau d’or : Appleyard avait une bonne main pour prendre et une bonne main pour garder. À présent, que Dieu le garde ! Pendant près de quatre-vingts ans il a été ici et là, toujours gagnant quelque chose ; mais maintenant, il est sur le dos, le pauvre diable, et n’a plus besoin de rien ; et si ses économies passent à un bon ami, il n’en sera, je pense, que plus joyeux en paradis.

— Venez, Hatch, dit Richard, respectez ses yeux fermés. Voulez-vous voler cet homme devant son cadavre ? Non, il pourrait se lever !

Hatch fit plusieurs signes de croix ; mais il avait retrouvé son caractère ordinaire, et il ne se laissait pas facilement détourner de ce qu’il avait