Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/237

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— Oui, sérieusement, dit Lawless. Et, si vous avez si peu confiance et hésitez au premier mot, voyez ceci !

Et l’outlaw, prenant une clef à son cou, ouvrit le coffre de chêne, plongea, y tâta jusqu’au fond son contenu, et en sortit d’abord une robe de frère, puis une ceinture de corde ; et enfin un énorme rosaire de bois assez lourd pour être compté comme une arme.

— Ceci, dit-il, est pour vous. Mettez-les !

Et alors, quand Dick se fut habillé avec ce déguisement religieux, Lawless sortit quelques couleurs et un crayon, et procéda avec la plus grande habileté à maquiller sa figure. Il épaissit ses sourcils ; à la moustache encore à peine visible il rendit le même service ; en même temps, par quelques traits autour des yeux, il en changea l’expression et ajouta quelques années à l’apparence du jeune moine.

— Maintenant, conclut-il, quand j’en aurai fait autant, nous ferons une aussi jolie paire de moines que l’œil puisse désirer. Hardiment nous irons chez Sir Daniel, et l’hospitalité nous y sera donnée pour l’amour de notre mère l’Église.

— Et comment, cher Lawless, s’écria le jeune homme, pourrais-je vous remercier ?

— Peuh, mon frère ! répliqua l’outlaw, je ne fais rien que pour mon plaisir. Ne vous occupez pas de moi. Je suis de ceux, par la messe ! qui