Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/309

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donné d’hommes d’armes montés, vêtus de fer, et la visière baissée, tous la lance en arrêt ou l’épée nue levée, et tous portant, pour ainsi dire un passager, sous forme d’archers ou de pages, qui sautèrent l’un après l’autre de leurs perchoirs et doublèrent ainsi la troupe.

Les premiers assaillants se voyant entourés par un plus grand nombre, jetèrent leurs armes sans mot dire.

— Emparez-vous de ces gens ! dit le héros à la trompette ; et quand son ordre eût été obéi, il s’avança vers Dick et le fixa. Dick, l’examinant à son tour, fut surpris de trouver en quelqu’un qui avait déployé tant de force, d’habileté et d’énergie, un jeune homme, pas plus âgé que lui… légèrement déformé, avec une épaule plus haute que l’autre, et à la physionomie pâle, triste et grimaçante[1]. Les yeux cependant étaient clairs et hardis.

— Monsieur, dit ce jeune homme, vous êtes venu à temps pour moi et pas trop tôt.

— Monseigneur, répliqua Dick avec une légère idée qu’il était en présence d’un grand personnage, vous êtes vous-même si étonnamment habile à l’épée, que je crois que vous en seriez venu à bout tout seul. Cependant, ç’a été certainement heureux pour moi que vos hommes ne se soient pas fait attendre plus longtemps.

  1. Richard Crookback (le Bossu) aurait été en réalité plus jeune à cette époque (Note de l’auteur).