Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/8

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porter une hache se rendît en toute hâte à Kettley, sous peine de lui déplaire gravement ; mais, quant à savoir pour qui ou pour quoi on se battait, Dick n’en savait rien. Sir Olivier devait venir bientôt et Bennet Hatch s’armait en ce moment même, car c’était lui qui devait conduire la troupe.

— C’est la ruine de ce bon pays, dit une femme. Si les barons vivent en guerre, les laboureurs vont manger des racines.

— Non, dit Dick, tous ceux qui suivront recevront douze sols par jour, et les archers vingt-quatre.

— S’ils vivent, ça pourra aller, répliqua la femme. Mais s’ils meurent, mon maître ?

— Ils ne peuvent mieux mourir que pour leur seigneur naturel, dit Dick.

— Il n’est pas mon seigneur naturel, dit l’homme à la blouse ; j’ai suivi les Walsinghams, comme nous l’avons tous fait, là-bas, au chemin de Brierley, jusqu’il y aura deux ans, vienne la Chandeleur. Et maintenant il faut que je sois du côté de Brackley. C’est la loi qui a fait cela. Appelez-vous ça naturel ? moi à présent, avec Sir Daniel et Sir Olivier — qui s’y connaît mieux en lois qu’en honnêteté — je n’ai pas d’autre seigneur naturel que le pauvre roi Henri VI, que Dieu bénisse ! — le pauvre malheureux qui ne reconnaît pas sa main droite de sa gauche.

— Voilà de vilaines paroles, l’ami, répondit