Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/88

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troisième trait lui sauta à la face et tomba par terre devant lui. Et un rire reprit, bruyant et se faisant écho dans plusieurs fourrés.

Il était clair que ses assaillants se contentaient de le harceler comme alors des hommes harcelaient le pauvre taureau, ou comme le chat joue avec la souris. L’escarmouche était bien finie ; plus loin sur la route, un homme en vert déjà ramassait tranquillement les flèches ; et à présent, par plaisir de mauvais cœurs, ils se donnaient le spectacle de la torture d’un pauvre pécheur comme eux.

Selden commença à comprendre ; il poussa un cri de rage, épaula son arbalète et envoya une flèche au hasard dans le bois. La chance le favorisa, car un léger cri répondit. Alors jetant son arme, Selden se mit à courir devant lui dans la clairière et en droite ligne sur Dick et Matcham.

Les compagnons de la Flèche-Noire commencèrent alors à tirer sérieusement.

Mais ils furent bien attrapés ; leur chance était passée ; la plupart d’entre eux avaient le soleil en face, et Selden en courant bondissait de côté et d’autre pour tromper leur tir. Le mieux était, qu’en visant vers le haut de la clairière il avait détruit leur plan, car il n’y avait pas de tireur posté plus haut que celui qu’il venait de tuer ou de blesser ; et l’échec de la combinaison des forestiers devint bientôt visible. Un sifflet se fit entendre trois fois, puis encore deux fois. Cela fut répété