Page:Stevenson - Le Cas étrange du docteur Jekyll.djvu/254

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arbres dans la campagne ; oui, j’en ai vu trente sur un seul orme, et quand j’ai demandé ce qu’ils avaient fait, on m’a répondu que c’était parce qu’ils n’avaient pas pu amasser tous ensemble assez de pistoles pour satisfaire les hommes d’armes. »

« Ce sont les nécessités de la guerre, que les gens de basse naissance doivent endurer avec résignation. Il est vrai qu’il y a des capitaines qui vont trop loin ; il y a des esprits dans toutes les classes qui ne se laissent pas aisément émouvoir par la pitié, et il est vrai qu’il y en a beaucoup parmi ceux qui suivent la profession des armes, qui ne valent pas mieux que des brigands. »

« Vous voyez, » dit le poète, « vous ne pouvez séparer le soldat du brigand, et qu’est-ce qu’un voleur si ce n’est un brigand isolé avec des manières circonspectes ? Je vole deux côtelettes de mouton, sans même déranger