Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/93

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quelque chose qui semblait bien en être un troisième. Mais ce quelque chose se trouva être, en fin de compte, une massue reposant sur un piédestal.

— Hé ! parbleu ! c’est un Hercule s’écria Gédéon. J’aurais dû le deviner à la vue de son mollet ! Et je puis affirmer en toute confiance — ajouta-t-il en regardant les deux jambes colossales — que c’est ici le plus grand à la fois et le plus laid de tous les Hercule de l’Europe entière ! Qu’est-ce qui peut l’avoir décidé à venir chez vous ?

— Je suppose que personne autre n’en aura voulu ! dit Julia. Et je dois ajouter que, nous-mêmes, nous nous serions parfaitement passés de lui.

— Oh ! ne dites pas cela, mademoiselle ! répliqua Gédéon. Il m’a valu une des plus mémorables séances de toute ma vie !

— En tout cas, une séance que vous ne pourrez pas oublier de sitôt ! fit Julia. Vos malheureux doigts vous la rappelleront !

— Et maintenant, je crois qu’il faut que je m’en aille ! dit tristement Gédéon.

— Non ! non ! plaida Julia. Pourquoi vous en aller ? Restez encore un moment, et prenez une tasse de thé avec moi !

— Si je pouvais penser que, réellement, cela