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LE ROMAN DU PRINCE OTHON

la seule chose qu’il soit possible au prince de vous donner. S’il est un seul plaisir sur lequel je puisse compter à l’avenir, ce sera de savoir que ce paysan est sûr de sa place et que ma généreuse amie n’y aura rien perdu.

— Ne comprenez-vous pas l’odieux de ma position ? s’écria la comtesse. Cher prince, c’est votre chute qui inaugure ma fortune !

— Et je vous reconnais bien là, répliqua Othon, de vouloir me pousser à la résistance ! Mais, quoi qu’il en soit, cela ne saurait changer en rien nos relations. Il faut donc, pour la dernière fois, que je vous enjoigne mes ordres de prince. — Et, de son air le plus digne, il l’obligea à prendre les titres*

— Leur contact même me fait horreur ! s’écria-t-elle.

Il se fit un silence de quelques moments. — À quelle heure, reprit Othon, si tant est que vous le sachiez, dois-je être arrêté ?

— Altesse, dit madame de Rosen, à l’heure qu’il vous plaira. Et, s’il vous plaisait de déchirer ce papier, jamais !

— Je préférerais que cela fût vite fait, dit le prince. Je ne prendrai que le temps de laisser une lettre pour la princesse.

— Alors, dit-elle, je vous ai conseillé de combattre : cependant je dois vous dire que si votre intention est de vous laisser plumer sans crier il est temps que j’aille arranger les détails de votre arrestation. J’ai offert, elle hésita un moment, j’ai offert d’arranger la chose dans l’intention, mon cher ami, sur l’honneur, dans l’intention de vous être utile. Eh bien, puisque vous ne voulez