Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/157

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mais contre l’humiliation, et il serait étrange de vous refuser cela, après vous avoir tant accordé. Sachez donc que, bien que je sois maintenant d’apparence si tranquille, sobre, solitaire, adonné à l’étude, mon nom, quand j’étais plus jeune, servait de cri de ralliement aux esprits les plus hardis et les plus dangereux de Londres. Pendant qu’extérieurement j’étais entouré de respect, ma véritable puissance s’appuyait sur les relations les plus secrètes, les plus terribles, les plus criminelles. C’est à un de ceux qui m’obéissaient alors que je m’adresse aujourd’hui pour vous délivrer de votre fardeau. Ces hommes étaient de nationalités et d’aptitudes diverses, mais tous liés par un serment formidable ; tous agissaient dans le même but ; ce but était l’assassinat ; et, moi qui vous parle, j’étais, si peu que j’en aie l’air, le chef de cette bande redoutable.

— Quoi, s’écria Silas, un assassin ?… et un assassin pour qui le meurtre était un métier ?… Puis-je toucher votre main désormais ? Dois-je même accepter vos services ? Vieillard sinistre, voudriez-vous abuser de ma détresse pour vous gagner un complice ? »

Le docteur se mit à rire amèrement.

« Vous êtes difficile à contenter, Mr. Scudda-