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« À l’assassin lui-même ! répéta Silas stupéfait.

— C’est ainsi, reprit le prince. Cette lettre, que la volonté de Dieu a si étrangement fait tomber entre mes mains, était adressée à un homme qui n’est autre que le criminel en personne, l’infâme président du Suicide Club. Ne cherchez pas à pénétrer plus profondément dans ces périlleux labyrinthes, contentez-vous d’avoir miraculeusement échappé et quittez cette maison sans perdre une minute. J’ai des affaires pressantes, je dois m’occuper tout de suite de cette pauvre dépouille, qui, il y a si peu de temps encore, était le corps bien vivant d’un beau et noble jeune homme. »

Silas prit congé du prince Florizel avec gratitude et déférence ; mais, poussé par sa curiosité ordinaire, il s’attarda dans Box-Court, jusqu’à ce qu’il l’eût vu s’éloigner en équipage, se rendant chez le colonel Henderson, de la police. Républicain comme il l’était, ce fut avec un sentiment presque de dévotion que le jeune Américain ôta son chapeau pendant que la voiture disparaissait. Et, le soir même, il prit le train pour retourner à Paris.


Voilà (fait observer mon auteur arabe) la fin