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que je suis comme vous dans des ténèbres absolues, touchant la nature de ce dilemme. Aussitôt que j’eus reçu ces ordres, je me rendis chez un entrepreneur de locations ; en quelques heures la maison dans laquelle nous sommes, eut pris un air de fête. Mon plan était au moins original et je suis loin de le regretter, puisqu’il m’a valu les services du major O’Rooke et du lieutenant Brackenbury Rich. Mais les habitants de cette rue auront un étrange réveil. Ils trouveront demain matin, déserte et à vendre, la maison qui cette nuit était pleine de lumières et de monde. C’est ainsi, reprit le colonel, que les affaires les plus graves ont un côté plaisant.

— Et, permettez-moi d’ajouter, une heureuse issue, fit observer Brackenbury. »

Le colonel consulta sa montre.

« Il est maintenant près de deux heures, dit-il ; nous avons une heure devant nous, et un cab bien attelé est à la porte. Puis-je compter sur votre aide, Messieurs ?

— De toute ma vie, déjà longue, répondit le major O’Rooke, je n’ai jamais reculé devant quoi que ce fût, ni seulement refusé une gageure. »

Brackenbury se déclara prêt, dans les termes les plus corrects, et après qu’ils eurent bu