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du jardinier, il resta absolument passif et le laissa s’approcher de lui, le prendre par les épaules et le remettre brutalement debout, sans le moindre signe de résistance.

Tous deux se regardèrent dans le blanc des yeux, Harry fasciné, l’homme avec une expression dure et méprisante.

« Qui êtes-vous ? demanda enfin ce dernier. Qui êtes-vous pour venir ainsi, par-dessus mon mur, briser mes Gloire de Dijon ? Quel est votre nom ? ajouta-t-il en le secouant. Et que pouvez-vous avoir à faire ici ? »

Harry ne réussit pas à prononcer un seul mot d’explication.

Mais au même instant, Pendragon et le garçon boucher passaient dans la ruelle, et leurs pas, leurs cris rauques résonnèrent bruyamment de l’autre côté du mur : — Au voleur ! au voleur !

Le jardinier savait ce qu’il voulait savoir, et, avec un sourire menaçant, il dévisagea Harry.

« Un voleur ! dit-il ; ma parole, vous devez tirer bon profit de votre métier, car vous êtes habillé comme un prince depuis la tête jusqu’aux pieds. N’êtes-vous pas honteux de vous exposer aux galères dans une telle toilette, alors que d’honnêtes gens, j’ose le dire, s’estime-