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sur la scène de ce désastre ; la servante était toujours là ; très honnêtement, elle lui rendit son chapeau et le reste des diamants éparpillés. Harry la remercia de tout son cœur ; n’étant plus d’humeur à faire des économies, il se dirigea vers une station de fiacres et partit pour Eaton Place en voiture.

À son arrivée, la maison semblait en pleine confusion, comme si quelque catastrophe était arrivée dans la famille, et les domestiques, rassemblés sous le porche, ne retinrent pas leur hilarité en voyant la mine piteuse, les habits déguenillés du secrétaire. Il passa devant eux, avec autant de dignité qu’il put en assumer et alla directement au boudoir de sa noble maîtresse. Quand il ouvrit la porte, un spectacle qui ne laissa pas de l’étonner en l’inquiétant fort se présenta devant ses yeux ; car il vit réunis le général et sa femme et, qui l’eût pensé ? Charlie Pendragon lui-même, discutant gravement quelque sujet d’importance ! Harry comprit aussitôt qu’il lui restait peu de chose à expliquer : une confession plénière avait évidemment été faite au général du vol prémédité contre lui et du résultat lamentable de ce projet ; ils s’étaient tous ligués, malgré leurs différends, pour conjurer le danger commun.