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sur le continent. Il gagnait à vue d’œil dans l’estime de ses supérieurs et jouissait déjà d’un traitement de deux cents livres sterling, avec espérance de le voir s’élever ultérieurement jusqu’au double de cette somme. Peu de jeunes gens étaient plus satisfaits de leur sort que Francis Scrymgeour, peu, il faut le dire, aussi laborieux et aussi remplis de bonne volonté. Le soir, après avoir lu le journal, il jouait quelquefois de la flûte pour amuser son père, qui lui inspirait le plus tendre respect.

Un jour, il reçut d’une étude d’avoué très connue dans la ville un billet réclamant la faveur d’une entrevue immédiate. La lettre portait sur son enveloppe les mots « personnelle et confidentielle », et lui était adressée non pas chez lui, mais à la banque ; deux détails insolites qui excitèrent au plus haut point sa curiosité.

Il se rendit donc, avec empressement à cette sommation. L’avoué l’accueillit gravement, le pria de s’asseoir et, dans le langage ardu d’un homme d’affaires consommé, procéda, sans plus de préambules, à l’exposé de la question.

Une personne qui devait rester inconnue, mais qu’il avait toutes les raisons possibles de considérer, bref, un personnage de quelque notoriété