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oreilles. C’était le Dictateur, qui, ayant renoncé à rattraper sa proie, remontait chez lui par la rue Lepic.

Francis était un robuste garçon, mais il ne pouvait lutter ni de force ni d’adresse avec un tel adversaire ; après quelques efforts stériles, il se rendit.

« Que me voulez-vous ? demanda-t-il.

— C’est ce que vous saurez là-bas, » répondit l’autre d’un air farouche. Et il entraîna le jeune homme du côté de la maison aux persiennes vertes.

Tout en paraissant renoncer à la lutte, Francis guettait l’instant propice pour se sauver. D’une brusque secousse, il se dégagea, laissant le col de son paletot dans la main de son agresseur, et il reprit sa course dans la direction du boulevard. Les chances étaient retournées ; si John Vandeleur était le plus fort, Francis était de beaucoup le plus agile des deux, et il fut bientôt perdu dans la foule. Il reprit haleine un instant, puis, de plus en plus intrigué et inquiet, il continua de marcher rapidement jusqu’à la place de l’Opéra, éclairée comme en plein jour par la lumière électrique.

« Voilà qui suffirait, je pense, à miss Vandeleur, se dit-il.