Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


À l’orchestre, Debussy a le génie des timbres, et par la couleur il multiplie l’harmonie. D’ailleurs, tout chez lui est harmonique : dès l’origine, Debussy est tout génie. Debussy n’a rien touché, qu’il n’y ait fait éclore la fleur musicale. On n’a jamais été plus musicien que lui. De là, qu’il ait dérouté cette foule de gens qui goûtent la musique, non pas en musiciens, mais en lecteurs de livres : ils y cherchent d’abord un discours logique, des idées comme on dit, et toute sorte d’intentions : raisonnables tant qu’on voudra, elles ne sont pas le principe de l’art, mais le moyen seulement. Il faut de l’intelligence et des idées en musique, comme en toute œuvre de l’esprit ; toutefois, il y faut, bien plus encore, de la musique. Les idées littéraires ou les idées plastiques ne sont