Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/131

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près[1]. Le jeune musicien s’y égale au titan de la musique, et d’ailleurs hors de propos. Là pourtant, on voit ce que Debussy aurait pu faire dans une voie qui n’était pas la sienne. Il était capable, et lui seul, de donner, s’il l’eût voulu, l’opéra wagnérien que mille autres ont tenté, sans en produire que des copies, toutes plus ennuyeuses et plus vaines les unes que les autres.

La vie se passe, et pour Debussy sans doute, dans un silence et une demi-retraite propices aux émotions profondes. Il y a du secret et de l’ardent dans tout ce qu’il a produit. J’écoute à présent ces Trois Ballades de Villon : l’eussé-je méconnu, j’y découvre quel homme était cet artiste et tout ce que révèle cette musique immortelle, la seule à

  1. Richard Strauss excepté, à qui rien n’a manqué peut-être, si ce n’est la beauté et le choix des pensées.