Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/138

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goisse qui coupent la rive rêveuse d’une mare, un soir d’automne, dans la paix qui ment. Sa main, qui était ronde, souple, potelée, un peu forte, épiscopale, pesait à son bras ; son bras, à son épaule ; sa tête, à tout son corps ; et, à cette tête, la vie, l’unique, l’adorable et si cruelle vie. Quelques personnes, s’entretenant de lui, affectaient la confiance et le trouvaient en meilleure santé qu’elles ne s’y fussent attendues. Cependant, comme il venait de s’asseoir, il regarda les auditeurs, d’un œil lent, sous la paupière rapide, à la façon de ceux qui veulent voir sans être vus et qui dérobent par-dessous ce que leur regard semble ne toucher directement qu’à demi. Il était dévoré de pudeur, comme peut l’être l’artiste, dans le dégoût et presque la honte de souffrir. On a prétendu même qu’il a