Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/69

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JE ne prendrai dans les Préludes que deux ou trois exemples, plus faciles que les autres : La Fille aux cheveux de lin, Danseuses de Delphes, Pas sur la neige, Bruyères. Pour calculées et choisies qu’elles puissent être, rien n’est moins volontaire que ces harmonies. Elles sont voulues par l’instinct musical et non par la pensée du musicien. Il ne rédige pas harmoniquement un texte conçu sous l’espèce de la mélodie nue. L’art, ici, consiste à réaliser ce que le génie propose. Et quoiqu’on prétende la flétrir ailleurs sous le nom de romantisme, en musique la sensibilité est d’abord le génie.

À quoi bon décrire ces harmonies si sensibles dans leur enchaînement qui porte toute une espèce nouvelle du chant ? Ces frictions délicieuses de secondes, ces quintes