Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/93

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JUSQU’À un certain point, Debussy a été le Rimbaud de la musique. Il part du Rimbaud véritable, et non de ce monstre ridicule que les théologiens de la tradition, les Royer-Collard de omni re scibili ont dressé en idole au seuil de la nouvelle poésie, le coiffant d’un bonnet pieux pour lui trouver une excuse d’avoir été un individu, autrement dit un anarchiste : mais tout finit bien pour le moi, ce galeux, s’il meurt imbécile et converti. Nos docteurs n’auront pas besoin de se convertir : ils auront vécu comme il faut mourir.

Tous les musiciens qui l’ont suivi ou qui le suivront de longtemps dépendent du seul Debussy, comme les poètes dépendent tous de Rimbaud, plus ou moins. Mais Rimbaud n’a donné que le