Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/154

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Toi, rois k nu par un caprice de la toluplutute mitraille, corpt d'athlite au visage d'enfant, — porte étendard, c'est ton drapeau que to élèves en- core <le ce bras rigide, tendu contre le ciel, d'où la main blanche pend, et les doigts en franges rouges au bout de ta manche, — beau hussard bleu, portant les trois couleurs jusque dans la tombe. .

Li bas, U bas, l'incendie pour faire torches k la féie !.. El les filles violées qui pleurent, et dans les pleurs peut être rient. .

Li bas, \i bas, le fumet des victuailles devant les grand» fe«z!

Les chans d'ivresse, et les galops de la folie victorieuse. .

Les danses et les cris de la force qui rompt ses chaînes. .

Les tonneaux de vin en perce, et la liqueur qui coule ambrée sons la lumière. .

El le ventre des vierges, qui laisse filtrer son filet de saag mm le poinçon de la luxure. .

La journée fut k moi. Cette nuit est i vous.

Et tous ces morts, ici, qui revivent U bas, plantés par les laboureurs de la guerre, au sein des tristes femmes, celles qui tressaillent meurtries. .

XI. Car je triomphe, 6 Victoire ! Pour vous tous, morts et tî-»"'. c'est moi qui triomphe. César !

Comme it toute heure, i tout instant, par milliards les cel- lules en un seul corps pour accomplir la vie, meurent et meureai, — ainsi mourez, hommes, 6 bons soldats, sable de mon arène, cellules du corp vivant de la puissance.

Vous êtes mes atomes, et je suis votre tout. J'ai vécu, et je vis — de toutes vos morts et de lontet tm tics ensemble.

Tu peux venir, 6 Nuit. J'ai mon j"uf : 't i^rmtin #ti i moî. avec sa neuve aurore .

Je te tiens, 6 Victoire. Pars de mon poing, faucon !

Enfonce tes serres d'un bord du ciel k l'iuir^ haut êe tt niirt, j chaussant tes ongles.

O hommes, mes soldats, mes morts, ne tcgietiei pjs d«  mourir. En moi, la mort vous est douce. Je vis pour vous.

Que la vue de la Mort est belle dans le Triomphe !

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