Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

V. Moi tuui, je conoai} nainlenaoi que u cbtir e«i ma chair, et que met ot «ont ie« o>.

Tu m'a» nommé l'époux, et je te nomme i'époate, Et parce que je t'aime, je ne veux plut le quitter.

VI. Entends le : Je ne veux point que tu me quitiet ; et parce que je t'aime, comme je meun, je veux que tu meuret ; et que la terre même soit l'anneau de not êtres mêlés.

Nu contre toi toute nue, je vis de ta mort ; et toi, de ma mort qui t'est si chère, 6 ma bien aimée, vis aussi. Ainsi nous serons dans l'amour comme les jumeaux dans le ventre de la mère ; et telles les eaux de deux rivières, i leur confluent, coulent dans le même lit.

Nous pourrirons ensemble, mon amante; et, aussi tristes/aussi voraces que le désir, tes vers nés de nos lèvres se repaîtront, confondus, de nos visages. Je vois, ah ! ce que je vois I

VII. (^e le même baiser scelle éternellement nos douce» vies.

Ta chair, à ma rose d'amour, en pluie d'horreur tombera sur la mienne ; et ma chair n'aura pas moins d'horreur ni d'affreuse rosée pour la tienne. C'est ainsi.

Tes cheveux, le feuillage embaumé au soleil où j'ai rêvé dans les rajons, (es cheveux se sécheront comme la charmille d'hiver, ok rien ne reste entre les branches, que les toiles tissées par l'araignée. .

Toi, qui es belle et amoureuse, ton regard fera la calme épou- vante de mes yeux ouverts, — c'est ainsi.

Et moi qui suis beau et douloureux, j'épouvanterai tes pru- nelles hors de l'orbite.. Car notre amour a fait de nous plus que des dieux.

Nous pourrirons ensemble, ô ma bien aimée, et de tant d'ime, de tant d'amour, rien ne restera plus que les vases risibles, sans parfum, deux crtnes, pareils k tous les crines, troués sous le front, grimaçant dans les ténèbres et sans lèvres, — uns lèvres, ô mon amante., a peine quelques os.

Et nos bras crispés retiendront la tage vide, où nos cœurs ont tant battu, l'un sur l'autre placés.

��— «tf —

�� �