Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/26

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LE PASTEUR DES PÉCHÉS

��I . Le pitre silencieni, qui vient det rite* marioet, • poavt< long- temps son troupeau i iraver» un déiert lumineux, on le* béte* enireBl, broutant k peine de loin en loin une herbe rare, tiche comme la paille, poussée entre le» pierres pointues et des cailloux étinceUos.

a . Le pitre a chassé devant lui, sans pitié, la troupe afluséc et bêlante. Pourquoi lui avoir fait quitter les prés délicieux, que borde h mer ? L'herbe que sale l'air marin, et dont la sève savoureuse a, vu la langue, la fraîcheur de la vague sur la main?

3. A la ville voluptueuse et i ses joies, le pitre a tourné le dos. A travers le désert, il va morose vers la plus hauie montagne. Son chien, puissant comme la raison, hargneux et 6dèle comme elle, presse les brebis et les rassemble. Il gronde i tous les écarts. Il mord entre les jaabe* les

boucs et les béliers impurs qui s'attardent.

^. C'est l'immense troupeau des péchés qui sa ou on le mené, la téie basse, sous le biton du pitre, qu'il a si longtemps mené.

Ils ont une faim si cruelle, si Ipre Mt le désert, que pour tromper leurs dens agacées, les uns sur la croupe des autres, le» acMOM michent la laine poussiéreuse.

Et les agneaux gémissent, en retroussant leurs lèvres gertéea, contre le pis tari des brebis maigres, qui n'ont plus qu'un peu de lait épù coamc du sang.

S. Le pitre silencieux a conduit le troupeau jusqu'au piairao su- périeur de U montagne : U s'ouvre, en forae de précipice, un cxaiéte

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