Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/51

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TERREUR

��I. La profonde terreur ett le regard de la Pentéc.

Il o'est rien que le Sage n'accepte : mais il uit l'Horrear de ce qu'il a accepté.

Il sourit, l'homme qui sait : Ha, le sourire est le masque dirin de la peur.

Le sage a *u, hélas. El sa pire frayeur tient de la vanité même d'être efTrajré.

Il penche la létc dans l'cpouvanie de ce qu'il accepte : car il %'j sait forcé.

il. L'Univers est la danse des morts dans la tête d'un fou.

Le chien, qui erre dans les rues, i la brune, et vient en lacets sournois sur les talon» du promeneur, —

Fait peur au Sage, et l'emplit d'une froide terreur, — surtout s'il le regarde.

Ces jeux de chiens errans ont une moitié d'ime muette, qui semble en quête de sa moitié. . .

Et les feuilles qui tombent, au vent nocturne de l'automne, souffrent aussi peut-être.

III. Mais ni les chiens, ni les scrpcns, ni les feuilles mourantes,

Il n'est rien qui ail, pour l'homme la profonde terreur que lui fait l'homme.

El le Sage, dans la rue, vojrant chaque homme comme un mort qui marche, chaque mortel ivre, criminel ou fou, t'ailend sans cesse il les recevoir dans les jambes, comme des chiens terribles qui tuent et mor- dent. . .

Car pourquoi non ?. . . Il n'est rien de si absurde ou de si odieux que l'homme ne puisse faire.

L'épouvante est le regard du Sage : le monde est la Vision d'un fou.

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