Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/76

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III. lu vinienl.

Mais ilt vécorent. Il* aimèreni, et il» t'a<cnir<n(.

Ils %t fixèreni : Car la plante bumaioe aatti prend racine

\\% eurent l'or, que d'autret avaient en; et ilt prétendirent k l» puissance : Car l'or, de lui-même, toujours prétend.

Ils usèrent des droits, qu'on leur avait d'abord conférés. Ils ne le craignirent pas.

Leur misère avait plu ; et leur prospérité souleva une envie immense.

Ceux qui n'avaient pas osé leur donner la mort, ne leur pardon- nèrent pas d'avoir vécu.

IV. Comme le vent du sud sur un marais on l'automne pourrit.

Un grand trouble s'éleva dans le peuple. Et des bouches fu- nestes, qui mlchaient la mort depuis bien des ans, souffliteni le» cris et le tumulte.

Avec une ipre violence, les étrangers furent bais, étant inso- lens : tonte fortune est insolente.

La raison de ce peuple léger, passionné et changeant disparoi sous la rage.

Comme les feuilles disparaissent sous le sable, quand s'abat I'ob- ragan du désert.

Il fit à ces malheureux une honte d'avoir été esclaves, et de la servitude ancienne, où lui-même les avait réduits.

On hait ce que l'on a persécuté, plus qu'on n'en est hii. El on le méprise, pour se justifier de l'avoir accablé de mépris.

V. Alors, la peste, les discordes et la guerre; tous les maux, le retard des saisons, l'épidémie, la grêle en juin, et la glace en décembre, — il n'est rien dont ces étrangers ne fussent réputés seuls coupables.

Les femmes adultères se firent une vertu de leurs insultes; et, pour venger l'impureté de leur ventre, se glorifièrent d'une race plus pare.

Tout un peuple, femelle et paresseux, chercha dans la hatoe l'excuse k ses péchés, et s'en aiguisa les dens : car partout la haine est forte. Elle est une faim, que l'envie excite de son amertume; et coaa« k reptile, l'homme dévore plus qu'à son appétit, et rien ne le rassasie, tiso* qu'il meure d'étic Kpu.

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