Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/86

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LE MAITHE DE L'ILE

��I. Quand la lionne rentra dans l'anire, la langue parfumée da uag de l'antilope, qui fleure la vanille, — et les mamelles gonflées d'un lait qû sentira le thym et la lavande, oii les pis ont passé, —

Elle vit le lion, couché près des Uois lionceaui renversés s«r le dos, les yeux blancs, la queue basse, un long fil rouge au col, agrafé fc l'aorte.

Et morts, par leur p^re saignés.

II. Elle rugit; et le cri de sa rage finit en plainte comme la Uom- pette mal embouchée. Et se jetant sur les petiu, m langue au grain r«de lécha le lien de pourpre, — se chargeant de salive, pour se faire plus douce.

Mais ni les yeux de verre ne reprirent la mobilité vive de l'eau, ni la queue des lionceaux ne s'agita sur les flancs, ni les gueules Mite» M sucèrent les pis lourds ;

Et la lionne hurla : « O maître, enviais lu (es fils ? >

III. Sans même tourner la tête, quoiqu'il suivît la mère d'un œil qui tue,

Le lion courroucé dit : • Tais toi, vieille femelle. Sacc ea silence la vie de tes petits, et te tais. Car que sais tu?

IV. • Mon Ame est trop orgueilleuse pour envier. L'orgueil n'eavic pas : Il ne s'égale point ce qu'il désire : il le repousse ou se le soameu Je hais ce que je n'ai pas. Et en ceux qui l'oal, je le dédaigne. Voilt pourquoi dans cette tic, prison où je suis oppressé, je noairis, Mti« mt% c6tcs maigres, mon coeur d'une immense haine ; cl ce t'est pas aoiM ^ac tout l'nniven que je bais. Ce n'est pas le repos des biches tous les Icailc»,

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