Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/28

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vie à la candeur de la robe pontificale . CL CLAIRE, d'une Voix tremblante. Non, vous ne sauriez nous accoutumer au deuil de vous laisser .

Ci FRANÇOIS. Votre amitié et celle de tous , ici , me touche jusqu'en ce secret du cœur , qui n'est plus à moi et que pourtant je vous livre . Je bénis Dieu en vous . i^ Si je ne suis plus là , vous avez près de vous Ce- lui à qui vous ne me comparez pas , sinon pour me confondre , plus tendre infiniment et plus fort que moi petit ver nourri dans la splendeur du fruit . Vous au- rez toujours le Ciel , ce regard du Sauveur , la prairie virginale , la bonne épouse , la terre voluptueuse et l'eau qui est si chaste, et l'air notre frère subtil . Tous, mieux que moi , vous parlent de notre merveilleuse vie, et font réponse à vos prières , quand vous parlez de ses créatures au Créateur . Or , si le temps vient qu'il vous faille une grâce , je le saurai ; je supplierai pour vous Notre Père ; le pouvoir ineffable , sur qui Notre Seigneur peut tout, l'accordera bien à mon espérance. Avec gaieté. Ma sœur , je ne pars cependant pas pour toujours.

Ci CLAIRE. Si du moins , vous étiez avec nous à Noël ? .

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