Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/42

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frère , pardonnez-moi la raillerie et le sourire . et. FRA JVNIPÈRE. Et quel pardon voulez-vous de moi , pauvre que je suis ? je ne suis pas un preux chevalier comme vous .

CL FRANÇOIS, confus. O frère, je l'ai été et ne le suis plus . Ce fut ma faute .

CL FRA JVNIPERE, poussant un énorme soupir. O Jésus qu'il va faire noir !

CL FRA SILVESTRE, impatient. Mais vous beuglez, Junipère ! Taisez-vous .

CL FRANÇOIS. Frère Silvestre , frère Silvestre, pourquoi reprendre votre frère ? 11 sotipire ; il n'aime pas aller de nuit .

CL FRA SILVESTRE. Voilà des oiseaux éveillés qui fuient . Ils se croisent dans les branches ; ils crient et s'envolent . Il y a un hibou , là , sérieux au creux d'un chêne ; et de ses yeux brûlants il nous considère . CL FRA JVNIPÈRE. Des oiseaux? je n'en vois point. CL FRANÇOIS. Une petite plume , plus chaude que velours et plus douce que soie , m'est tombée , comme une larme , de l'aile sur la main . CL FRA SILVESTRE. Ne voudriez vous pas dor- mir aussi , Junipère ? Ci FRA JVNIPÈRE, soupire. Sans doute . Et vous ?

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