Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/56

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perds par cela qui est divin et qui doit nous sauver , sa- che-le : il faut que tu viennes dans mes bras . Tu dois cette aumône au pauvre François , au petit serviteur de Notre Seigneur Amour. Si j'ai connu la faute, ce n'est pas moi qui la nie , ni même qui la hais . N'oublie pas . CL LORENZO. O frère, il y a bonheur à ne rien vous cacher . Vous êtes plus doux qu'une confidence à l'oreille . Vous savez beaucoup ; vous entrez dans le . cœur comme le pardon qui ne parle pas . Vous êtes toujours le bon Chevalier que chacun dit que vous avez été.

C FRANÇOIS. Pour le mal que je fis, ne me flatte pas . Alors je ne vivais que pour mon plaisir ardent et triste . Plus tard , j'ai vu ce qui tient entre les bras de la croix , et j'ai pleuré . Et j'ai connu telle joie que ta jeune volupté ne connaît pas. Oh! vienne le règne des pleurs, pour que le cœur contente la grande soif qui le tourmente , et que les plus méchants , comme Ije fus , sachent eux-mêmes la douceur d'être bons, tels des enfants bien élevés , qui partagent ce qu'ils mangent . Va , mon Lorenzino , tu es un si jeune homme I Tu bois encore le lait de la vie . Puisque tu ne veux pas me suivre , va où le cœur te mène . Mais n'oublie pas Jésus . Fils , écoute ton cœur ; ne le laisse pas se plciindre

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