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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/227

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rentrer. Enfant, presse aussi le pas. Plus que cette colline à monter ; puis, ce sera la route qui mène à la maison, sous les ormes. Je prierai tout à l’heure avec joie. Que tout est beau, enfant ! Que tout est doux ! Et tu ne le sais pas encore, tout a une fin. La lumière est un bienfait. Le soir vient ; déjà sa main rature d’un trait noir le texte d’or d’un jour que nul ne reverra jamais.

L’enfant. — Maître, je vois la demeure. Le chien est sur la porte. Les poules quittent le fumier. Et l’âne à l’abreuvoir tire sur la longe.

Le Samaritain. — Que l’heure est tranquille ! Calme comme le sommeil du nouveau-né près de sa mère. J’ai envie de prier. D’ici, la vue est plus belle encore. La source m’attend ; je boirai de l’eau fraîche et pure. Il fait bien chaud.