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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/250

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jamais, ensuite se retrouve. Où un monde infini lui est promis en échange, Pascal peut faire abandon de celui-ci, où tant de douleur porte une illusion de joie, comme une fleur de ne m’oubliez-pas dans la main du géant Atlas.


Pascal se confie même au néant : il a l’infini du cœur et la vie éternelle en récompense ; il les attend de Dieu même, enfin. Non pas d’un dieu qui n’est que dans les mots, sans forme et sans action ; non pas d’une idole verbale : mais d’une personne, d’une volonté vivante comme sa création. J’ai eu un père et un enfant que je n’ai plus. Je saurais me remettre de moi-même à un père qui peut tout, qui donne la vie comme il la prend, et, comme il l’a reprise, peut la rendre. Mais mon père est mort ; mon enfant est