Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/40

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Sanglots


Le soir du troisième jour.


Je suis perdu : je t’ai perdu.

Tu étais l’espoir de ma vie, et ma raison de croire. Une pitié infinie, c’est tout ce qui me reste d’un amour infini.

Mon amour, — ma douleur désormais, — je ne t’ai plus. Tantôt je pleure, tantôt je contemple dans la stupeur le profond abîme, où je reste suspendu. Toi seul me le cachais. Il t’a saisi ; je suis sur le bord. J’ai le vertige. Ha, mon Bien Aimé, ha — je pleure.

Tout ce que je savais de tout temps,