Page:Suarès Péguy.djvu/54

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Dans ses livres, il est une manière d’enquêteur et de juge, qui prend sa conscience à témoin de lui-même et des autres. Il consulte et il médite tout haut. Il ne tarit pas de peser les témoignages. Il a toujours le temps. Et comme il est seul, il a aussi l’espace. Le besoin de modeler et de fondre la statue est ce qu’il ignore le plus.

Fort souvent, il fait penser au poète ou à l’orateur qui prépare, en marchant, le discours qu’il doit prononcer tout à l’heure devant une assemblée. Il a le génie du sermon familier.

Il va, il vient ; il s’arrête, il repart, il revient ; il passe de souvenir en souvenir, d’idée en idée ; il se répète dix fois, cent fois, dix mille, tant qu’il croit avoir