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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/118

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parlé… Nous y arrivâmes… Mon cœur battait horriblement… mais je n’osai pas…

Honteux et dépité, je pris une résolution nouvelle, et je me désignai à moi-mème un temple de marbre qui divisait l’allée, comme le point où je devais tenter un nouvel effort. Arrivé là, ma vue se troubla, mon cœur se serra, je ne sus que dire d’une voix étouffée : Hélène !… puis je restai muet.

Elle tourna vers moi ses grands yeux humides et brillants à la fois ; elle me parut plus pâle que d’habitude ; son sein était agité ; elle semblait m’interroger de son regard pénétrant, et vouloir lire au fond de mon cœur…

— O ! Hélène ! — repris-je encore, et je ne sais quelle stupide et insurmontable timidité m’empêcha de dire un mot de plus…

Alors elle, avec une expression de douleur et presque de désespoir que je n’oublierai de ma vie, s’écria : « Allez ! vous n’aimerez jamais rienVous serez toujours malheureux ! … »

Puis, comme épouvantée de ces paroles, donnant un coup de houssine à son poney, elle partit au galop. Immobile, je la regardais s’en aller, lorsque je m’aperçus qu’elle arrivait avec rapidité sur une barrière qui fermait l’entrée