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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/161

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blesse, et de la vérité des sentiments que vous m’aviez témoignés, comptant sur l’élévation de votre caractère, beaucoup plus sans doute par instinct que par réflexion, j’avais mis dans l’habitude de mes relations avec vous une confiance aveugle qui a malheureusement passé aux yeux du monde pour la preuve d’une affection coupable ; aussi, à cette heure, monsieur, ma réputation est-elle indignement attaquée…

— Croyez, Hélène, — m’écriai-je, — que ma vie !… »

Mais me faisant un signe impératif, elle continua : « Je n’ai plus au monde que ma mère pour me défendre… et d’ailleurs, si la calomnie la plus insensée laisse toujours des traces indélébiles… la calomnie basée sur de graves apparences tue et flétrit à jamais l’avenir… Je me trouve donc, monsieur, placée entre le déshonneur, si je n’exige pas de vous la seule réparation qui puisse imposer à l’opinion publique, ou la vie la plus effroyable pour moi, si j’accepte de vous cette réparation ; car le doute que vous avez exprimé, les mots que vous avez prononcés retentiront à toute heure et à tout jamais dans ma pensée.

— Non, Hélène, — m’écriai-je ; — les pa-