Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ments très-dignes de créance, et dont je reconnus moi-même toute l’exactitude.

Je les rapporte ici, parce que, sans être un homme éminemment distingué, M. de Cernay était le type d’un homme à la mode dans la plus large et la moins vulgaire acception de ces mots, or l’homme à la mode de nos jours a une physionomie toute particulière.

M. de Cernay avait environ trente ans, une figure charmante, et ne manquait pas d’un certain esprit courant et comptant ; il était assez fin, assez moqueur, tout en affectant une sorte de bonhomie distinguée qui lui donnait la réputation de bon compagnon, bien qu’il eut à se reprocher, m’avait-on dit, quelques perfidies et d’assez méchantes médisances ; très-élégant, quoique visant un peu à l’originalité, il s’habillait à sa façon, mais du reste à ravir ; il était très-connaisseur et amateur de chevaux, avait les plus jolis équipages qu’on put voir, et se montrait, de plus, aussi grand sportman qu’homme au monde.

M. de Cernay était fort riche, fort intéressé et singulièrement entendu aux affaires, trait de mœurs particulier à notre époque, et qui semble (à tort pourtant) exclure toute idée de