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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/199

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fût pas absolument invraisemblable ni impossible, que j’en étais stupéfait : « Et madame de Pënâfiel ? — demandai-je à M. de Cernay, — est-elle instruite de cette lutte fatale dont elle est l’objet ?

— Sans doute, et, pour vous donner une idée de son caractère, il est fort possible qu’elle vienne y assister.

— Si elle y vient, — dis-je cette fois avec un sourire d’incrédulité très-prononcé, — madame de Pënâfiel trouvera cela sans doute aussi simple que d’aller assister aux sanglants combats des torreadors de son pays ; car, d’après son nom et son farouche mépris de nos usages, il faut que cette sauvage marquise soit quelque amazone espagnole de la vieille roche ! une de ces brunes filles de Xérès ou de Vejer, qui portent encore un couteau à leur jarretière. »

M. de Cernay ne put retenir un éclat de rire et me dit : « Vous n’y êtes pas le moins du monde ; madame de Pënâfiel est Française, de Paris, et Parisienne au delà de toute expression ; de plus, très-grande dame et alliée aux meilleures maisons de France ; elle est veuve, et son mari, le marquis de Pënâfiel, était Espagnol.

— Allons, — dis-je au comte en riant à mon