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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/212

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lotte de daim d’un jaune très-clair, et des bottes à revers complétaient son costume. Il montait Captain-Morave.

Captain-Morave, admirable cheval bai, était dans une si excellente condition, qu’on croyait voir circuler le sang dans ses veines déjà gonflées sous sa peau fine, soyeuse et brillante de mille reflets dorés ; enfin on pouvait compter chacun de ses muscles vigoureux, tant sa chair, débarrassée de tout embonpoint superflu, paraissait nerveuse et ferme.

M. de Merteuil s’arrêta un instant au poteau du but pour causer avec M. de Cernay.

M. de Senneterre, dont le cheval plus froid sans doute, n’avait pas besoin du galop d’un quart de mille, que M. de Merteuil allait donner au sien en gagnant le point de départ ; M. de Senneterre, pour aller rejoindre Beverley, montait un charmant petit haque pie, très-bizarrement marqué de noir et de blanc : sous la longue redingote de ce gentleman, on voyait sa casaque de soie pourpre ; il était à peu près de la même taille que M. de Merteuil et aussi d’une figure très-agréable. Il s’approcha de son rival le sourire aux lèvres, et lui tendit la main ; celui-ci la serra avec la plus grande ou du moins la plus apparente cordialité, ce qui